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Ça et là encore, dans les baissières, rutilaient des mares d’eau claire derniers vestiges des neiges de l’hiver : mais en peu de jours l’eau serait tarie et le sol prêt à recevoir le soc de la charrue.

Durant les deux premiers jours de leurs arrivée sur la ferme, nos jeunes époux passèrent leur temps à se promener par cette terre qui sentait si bon et qui était si molle. Tout suscitait leur admiration, bien que, à la vérité, il n’y eût rien de particulièrement pittoresque. Le pays était plat, plus boisé que découvert, et ce n’était que par de minces ouvertures qu’on pouvait découvrir un morceau de champ des voisins. Oui, mais on était en pays nouveau et son immensité même était pour nos amis une chose merveilleuse. La solitude elle-même leur était un charme, solitude que troublait seul, et à de rares intervalles encore, le roulement d’un wagon passant sur la route.

Mais cette solitude n’était-elle déjà pas un gage de liberté et d’indépendance

Nos jeunes époux le sentaient si bien qu’ils en respiraient large-