Page:Lance, Dictionnaire des architectes français, 1872, tome I.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
13
DES ARCHITECTES FRANÇAIS.

qui furent architectes des rois Henri III, Henri IV et Louis XIII. Indépendamment d’un grand nombre de planches de toutes sortes, Du Cerceau a publié les ouvrages suivants[1] :

1o La Carte du comté du Maine, pour l’ouvrage de Mathieu de Vaucelles, publiée au Mans en 1539 et en 1575.

    même homme qui gravait déjà en 1537 ne pouvait devenir père soixante-treize ans plus tard. Si M. Jal n’a pas eu connaissance de la pièce gravée et signée de 1537 qu’a citée le père Lelong, il connaît le recueil des « Arcs de triomphe » qui parut en 1549, et cette dernière date subirait encore, il me semble, pour désintéresser Jacques Ier Androuet de la paternité de Marie, née en 1610. Au surplus, la teneur même de l’acte de mariage de cette Marie, qui épousa en 1627 « Élie Bédé, escuyer, sieur de Fougeraitz, docteur régent en la faculté de médecine de Paris », apporte une nouvelle preuve de cette confusion de personnes ; la mariée y est dite « fille de défunct Jacques Androuet, vivant escuyer, sieur Du Cerceau, architecte et surintendant des bastimens du Roy ». Or, d’une part, rien ne peut faire croire que l’architecte graveur ait eu la charge de surintendant des bâtiments royaux ; de l’autre, on voit, dans l’énumération des noms et qualités de ce Jacques-là, poindre des prétentions nobiliaires qui ne s’accordent guère avec la bonhomie de l’autre. À vrai dire, bien des doutes ont traversé l’esprit de M. Jal ; il ne s’explique pas, par exemple, comment, dans le journal de Henri III, Pierre de l’Estoile a pu dire : « En ce mesme mois (mai 1578)… fut commencé le pont Neuf… sous l’ordonnance du jeune Du Cerceau, architecte du Roy… » Cette qualification de jeune, donnée à un homme dont la réputation datait alors de trente ans, trouble un peu le judicieux écrivain ; il dit à ce propos : « On est tenté de croire que le Du Cerceau de 1249 est le père de celui de 1578 ; il n’en est rien pourtant… » Un peu plus, et M. Jal trouvait le mot de l’énigme. En effet, le Jacques de 1578 est bien le fils de celui de 1549, la chose est aujourd’hui suffisamment prouvée, et l’acte d’enterrement de 1614 est celui du fils, et non celui du père.

  1. J’emprunte cette bibliographie à Berty (Les Grands Architectes), au catalogue Vivenel et à M. Destailleur, architecte (Notice sur quelques artistes français). M. Destailleur possède, dit-on, la collection la plus complète de l’œuvre de Du Cerceau.