Page:Lance, Dictionnaire des architectes français, 1872, tome I.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
81
DES ARCHITECTES FRANÇAIS.

travail, arrivé à Paris en 1826, mérita l’honneur d’être publié aux frais du Gouvernement. La même année Blouet, de retour à Paris, ouvrit un atelier qui fut la continuation de celui de Delespine, que la mort venait d’enlever à ses élèves. Au commencement de l’année suivante il fut nommé architecte des Thermes de Julien, à Paris, et il construisit, dans le cimetière de Passy, le monument funéraire du curé de cette commune. En 1828 le Gouvernement, profitant de la présence de nos soldats en Morée, avait résolu d’envoyer une commission savante explorer les ruines de l’ancien Péloponèse. L’Institut, consulté sur le choix des personnes, désigna, entre autres savants ou artistes, Blouet, qui fut nommé directeur de la section d’architecture et de sculpture de l’expédition. La commission se mit en route au mois de février 1829, et au mois de mars 1830 l’expédition scientifique de Morée rentrait en France chargée des trophées de ses pacifiques conquêtes[1]. Au mois de juillet 1831,

  1. Il est impossible d’entrer ici dans les détails si intéressants de l’expédition scientifique dont il s’agit. Les résultats, d’ailleurs, en ont été, on le sait, réunis et mis au jour par Blouet dans le savant ouvrage qu’il publia aux frais du Gouvernement (Expédition scientifique en Morée). Toutefois, il est bon de rappeler ici l’importante découverte qui fut le résultat capital de cette expédition. Parmi les ruines de la plaine d’Olympie, qui toutes sont des constructions en briques qu’on peut avec certitude considérer comme postérieures à l’époque qui suivit l’invasion des Romains, il en est une que tous les voyageurs avaient désignée pour être d’origine grecque : c’est celle qui est située à peu de distance, au sud-ouest du mont Saturne. Pouqueville l’avait prise pour un temple de Junon ; Chandler y avait vu un chapiteau dorique, quand MM. Gell et Cokerell, les premiers, remarquèrent que certains fragments appartenant à cette ruine avaient la proportion convenable pour s’accorder avec les mesures que donne Pausanias du temple de Jupiter Olympien. Aussitôt arrivés à Olympie, Blouet et son collègue M. Dubois, le directeur de la section d’archéo-