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en 1764 par Cochin fils et gravé en 1776 par Nicollet. (Rens. part.}


COUTURE (Guillaume-Martin), né à Rouen en 1732, vint de bonne heure à Paris, où il débuta par la construction de quelques édifices privés, parmi lesquels on cite les hôtels de Saxe et de Coislin. Il fut admis à l’Académie royale d’architecture en 1773, et reçut le grand-cordon de l’ordre de Saint-Michel en 1788. Il éleva dans la cathédrale de Rouen le jubé en marbre dont Lecarpentier avait donné les dessins. En 1776, un incendie ayant détruit les bâtiments du Palais de Justice de Paris, lesquels s’étendaient de la galerie des Prisonniers à la Sainte-Chapelle, il fut chargé, avec Moreau, Desmaisons et Antoine, de diriger les travaux de reconstruction de ces bâtiments[1]. Couture fut aussi un des architectes de l’église de la Madeleine. Adjoint à Contant d’Ivry, qui avait jeté les fondements de cet édifice en 1764, il fut, à la mort de ce dernier, en 1777, chargé de la continuation des travaux. Mais au lieu de suivre les plans de son prédécesseur, il en signala les défauts à l’Académie d’architecture, laquelle, après avoir reconnu l’insuffisance des proportions de l’édifice, décida qu’on donnerait à la nef cinq travées au lieu de trois[2]. Les

  1. Bachaumont, dans ses Mémoires, raconte que, dans une visite faite à la Conciergerie, Mme Necker envoya chercher Couture pour le réprimander. Le même auteur nous apprend que Couture parvint à obtenir de M. d’Aligre l’autorisation de détruire la tour de Montmorency. (Bach., 26 sept. 1778.)
  2. Je possède un curieux mémoire manuscrit de Couture sur l’histoire de la construction de l’église de la Madeleine à cette époque ; mais il est trop étendu pour pouvoir être donné ici in extenso. Ce document, daté du 10 août 1791, nous apprend qu’il existait alors des loteries dont les produits étaient destinés à la construction et à l’entretien des édifices religieux, et que, de 1764 à 1777, 100,000 francs