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DICTIONNAIRE

Il entra d’abord à l’école de Blondel, où il passa quelque temps, puis alla continuer ses études chez Lejay. Il travailla plus tard avec Servandoni. En 1752, il remporta le grand prix d’architecture sur « Une façade de palais ». Ayant été nommé pensionnaire de Rome le 24 janvier 1754, il obtint de M. de Marigny l’autorisation de partager ses trois années de pension avec Moreau, son ami, qui n’avait eu que le second prix. Pendant son séjour en Italie il fut nommé membre de l’institut de Bologne. En 1767 il entra à l’Académie d’architecture et, par une faveur spéciale, fut admis dans la première classe sans avoir passé par la classe inférieure. En 1771 l’Académie de peinture lui fit le même honneur. Il donna pour morceau de réception un dessin en perspective du grand escalier projeté pour la nouvelle salle de la Comédie (Odéon). On connaît de lui des dessins faits pour les intérieurs de l’hôtel d’Argenson, du château des Ormes, du palais Spinola, à Gênes. Il construisit, de 1770 à 1782, avec Peyre pour collaborateur, le théâtre de l’Odéon. Ses autres œuvres sont, pour Paris, l’hôtel du marquis de Voyer, rue des Bons-Enfants, devenu en 1787 la chancellerie du duc d’Orléans ; la maison d’un sieur Duvivier, rue de Richelieu ; des modifications importantes apportées à la salle de l’ancien Théâtre des Italiens (aujourd’hui le théâtre de l’Opéra-Comique) ; la surélévation du sol du chœur de l’église Saint-Leu et la construction de la chapelle basse de la même église ; l’achèvement de la chapelle de la Vierge de l’église Saint-Sulpice. Il construisit à Versailles, sous Louis XV, rue Hoche, une chapelle destinée à servir de reposoir à la procession de la Fête-Dieu (laquelle chapelle est affectée aujourd’hui au culte protestant). Il a construit aussi la salle de spectacle de Bruxelles. On croit qu’il alla en Russie, mais Joseph Lavallée, son biographe, affirme le contraire. Toujours est-il que Catherine II lui fit offrir la place de président de l’Académie d’architecture de Saint-Pétersbourg.