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DICTIONNAIRE


dont les fondements furent jetés en 1685. Il mourut en 1697[1]. (Jaillot, t. V. — L’abbé Lambert.)

  1. L’abbé de Fontenay et Quatremère de Quincy se sont trompes en donnant l’année 1686 comme celle de la mort de Jacques Gabriel ; une quittance originale notariée, qui fait partie de ma petite collection, prouve qu’à la date du 28 décembre 1693 Gabriel vivait encore. Cette quittance, libellée en deux pages in-folio, nous apprend que Jacques Gabriel était mineur lorsqu’il perdit son père, et qu’il eut pour tuteur son frère aîné, François Gabriel, bourgeois de Paris ; qu’il avait pour frère et sœurs : 1o Claude, cornette de dragons ; 2o Marie-Denise, mariée au sieur Dillon, écuyer, conseiller du roi, receveur et payeur des rentes sur le clergé ; 3o Marie-Anne, religieuse bénédictine, demeurant au couvent de hiotre-Dame-de-Bon-Secours, établi au faubourg Saint-Antoine, à Paris. La quittance collective dont il s’agit est donnée à un sieur Le Tessier de Montarsy, joaillier ordinaire du roi, demeurant cul-de-sac de Matignon, contre le remboursement fait par lui à Jacques Gabriel et il ses frère et sœurs, de rentes constituées au profit de ces derniers pendant leur minorité, etc. Gabriel a signé cette pièce de son seul nom de famille, accompagné d’un paraphe formé de lignes entrecroisées selon l’usage du temps. On pourrait objecter, je le sais, d’une part que le nom de l’artiste n’étant précédé ni d’un prénom ni au moins d’une initiale, il est permis de conserver un doute sur l’identité du personnage, c’est-à-dire d’attribuer la pièce à Jacques-Jules et non à son père ; d’autre part que, puisqu’il s’agit d’une rente constituée pendant la minorité d’un Gabriel, il serait naturel de croire qu’il s’agit de Jacques-Jules, né en 1667, et, par conséquent, mineur en 1686, époque présumée jusqu’ici de la mort de son père. Il est facile de répondre à ces objections, d’abord que le prénom Jacques figure et figure seul dans le corps de notre quittance, et, ensuite, qu’il serait difficile d’admettre que Jacques-Jules, mort seulement en 1742, eût pu être dès 1692 en possession de la charge considérable de « conseiller du roi, contrôleur général des bâtiments de Sa Majesté, arts et manufactures de France ». Jacques-Jules n’avait d’ailleurs à cette époque que vingt-six ans. Peut-être trouvera-t-on extraordinaire qu’une rente constituée pendant la minorité de Jacques, c’est-à-dire avant l’année 1658, ait pu n’être remboursée qu’en 1693, alors que ce Jacques avait atteint sa cinquante-