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acheva le Pont-Royal, à Paris, commencé, en 1686, par son père, mais ce doit être là une erreur[1]. Il fut admis à l’Académie d’architecture en 1699, nommé, le 20 mars 1709, contrôleur « des Dedans » du château de Versailles, contrôleur des bâtiments du roi en 1730, et premier architecte du roi en 1735 ; il fut investi, le 25 janvier 1737, de la charge d’inspecteur général des bâtiments royaux. Des principaux travaux exécutés par lui sont les suivants : À Paris (1730), l’hôtel de la Chambre des Comptes, élevé dans la cour de la Sainte-Chapelle ; le grand égout de la ville ; l’hôtel de Moroy ou de Biron ; l’hôtel de Varengeville ; des décorations intérieures au Palais-Bourbon ; le collège de Navarre. Ses travaux de province sont plus nombreux. Indépendamment de ceux qu’il exécuta dans les résidences royales de Versailles, de Marly, de Meudon, de Chambord, etc., on cite le pont de la Guillotière, à Lyon, et ceux de Poissy, Charenton, Saint-Maur, Pontoise, l’Île-

  1. La plupart des biographes de Jacques-Jules Gabriel disent que, son père étant mort en 1686, il lui succéda comme architecte du Pont-Royal. Cette assertion, qui n’est appuyée d’aucune preuve, manque de fondement sérieux. En effet, il est bien établi par la note précédente que Jacques mourut, non en 1686, mais en 1697 ; d’où il suit que si Jacques-Jules avait achevé le Pont-Royal, ce serait du vivant de son père, non après sa mort. Mais cette supposition même n’est pas plus soutenable. En 1686, Jacques, âgé de quarante-neuf ans, et dans toute la plénitude de ses forces et de ses facultés, n’aurait pas voulu laisser à un tiers, ce tiers fût-il son fils, le soin d’accomplir une tâche aussi importante que celle dont il s’agit ; il y a d’ailleurs une autre objection à laquelle je m’étonne qu’on n’ait pas songé plus tôt, c’est que Jacques-Jules n’était encore à cette époque qu’un écolier de dix-neuf ans, bien peu préparé, j’en réponds, pour succéder à son père. Qu’il ait débuté, dès 1686, comme étudiant, sur les travaux dont il s’agit, cela, sans doute, n’est pas impossible ; mais que l’apprenti ait alors pris la place du maître, c’est ce que le plus simple raisonnement refuse d’admettre.