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Page:Lance, Dictionnaire des architectes français, 1872, tome I.djvu/431

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DES ARCHITECTES FRANÇAIS.


GUILLAIN (Auguste) naquit à Paris le 4 janvier 1581, et eut pour parrain Augustin de Thiou. Lors de l’entrée à Paris de Marie de Médicis, le 16 mai 1610, Auguste

    Arasse, qui apparaît en 1529, et le second Pierre, qui se met à l’œuvre en 1610 — c’est-à-dire dans un intervalle de quatre-vingt-un ans, — que le seul nom de Guillaume Guillain. Or, pendant le XVe siècle, les huit architectes qui se succédèrent à l’Hôtel de ville n’exercèrent chacun leurs fonctions que pendant une période moyenne de douze à treize ans. Évidemment il y a là une lacune, et cette lacune, je crois pouvoir la remplir. En effet, voici la note précieuse que je trouve dans Sauval (t. III, Preuves, 646) ; elle est prise dans les comptes de la prévôté de Paris « À Me Claude Perrot, procureur du Roy en la dite ville et Pierre Huissain, maistre des œuvres de la ville, soixante livres, à chacun d’eux trente livres, pour leurs peines, salaires et vacations d’avoir vacqué depuis le quinzième avril jusqu’au vingt-sixième du dit mois 1573, à l’exécution d’une commission du vingt-septième mars du dit an, pour visiter les porte-eaux de Chaulny, Pont-Ste-Maixance et Creil. » Indubitablement Sauval a mal lu le nom de ce maître des œuvres : son Pierre Huissain n’est qu’un cousin du Pierre, né de Amstérole, qu’il nous donne (t. I, p. 341) pour l’architecte de la Sainte-Chapelle. Au surplus, ce Huissain ne se trouve nulle part ailleurs que chez Sauval ; si donc Sauval a bien lu et bien copié ce nom, il faut mettre ces coquilles au compte de ses éditeurs, car on sait que, lorsque son livre fut publié, l’historien de Paris n’était plus là pour revoir ses épreuves. Il n’en faut pas douter, ce nom défiguré, mais reconnaissable encore, n’est autre que celui de Pierre Guillain, et ce Pierre Guillain de 1573, déjà maître des œuvres de la ville, ne saurait être celui qui succéda trente-sept ans plus tard à son père comme architecte de l’Hôtel de ville. Ce Pierre est le vrai fils de Guillaume et le mari de Gillette de la fontaine. On a vu que la dernière trace certaine de Guillaume se perd en 1572 ; si cette date est celle de la mort de ce personnage, il est tout naturel de trouver son fils lui avant succédé en 1573. Il faut le dire pourtant, dans sa chronologie des maîtres des œuvres, Leroux de Lincy a inscrit le nom de Guillaume à une seule date, celle de 1579, qui semble être en désaccord avec la qualificaiion de maître des œuvres de la ville donnée au prétendu Pierre Huissain six années auparavant, en 1573 ; mais, d’une