Guillain était déjà désigné pour succéder à son pire Pierre
Guillain. En effet, parmi les personnages appelés à faire partie
du cortège, on voit « les sieurs Guillain le jeune et Pouriac
receus à survivance ez offices de maistres des œuvres de maçonnerie
et de charpenterie de la dite ville ». Il remplaça son
père comme architecte des travaux de l’Hôtel de ville, en 1613,
et construisit d’abord le portique de gauche de la grande cour.
Plus tard, en 1616, il fut chargé par le prévôt des marchands
de dresser le plan d’une rue à ouvrir pour établir une communication
entre la galerie du Louvre et l’ancienne porte Saint-Honoré
(cette rue fut celle que nous avons connue sous le
nom de Saint-Nicaise). Dans un marché daté du 13 octobre
1617, entre le prévôt des marchands et Thomas Boudin.
« maistre sculpteur », relativement à la cheminée de la grande
salle de l’Hôtel de ville, côté de l’arcade Saint-Jean, il est mentionné
comme le maître des œuvres sous la direction duquel
devront être exécutés les travaux. À la date du 2 mai 1623,
il présentait le devis des ouvrages de maçonnerie à exécuter
pour la construction de trois lucarnes qui devaient surmonter
le même corps de bâtiment et être terminées pour le jour de
la Saint-Jean-Baptiste de la même année[1]. En 1624, le 28
- ↑ Ces lucarnes, qui devaient couronner le corps de logis de gauche de la grande cour, ne furent pas achevées dans le délai prescrit, si l’on en juge par l’inscription suivante, qu’on lisait sous le portique du bâtiment dont il s’agit : « Hanc Ædificiorum. molem. multis. iam. annis.
part, Leroux de Lincy a pu se tromper, il n’appuie cette date d’aucune preuve ; d’autre part, le fils de Guillaume pouvait bien être reçu en survivance à l’office de son père dès 1573, puisque Auguste Guillain, le fils (voir ce nom), avait déjà obtenu cette faveur en 1610, bien qu’il dût attendre encore trois ans (jusqu’en 1613) avant que la mort de son père le rendît titulaire. Rien ne s’oppose donc à ce que ce Pierre Huissain apocryphe disparaisse de l’histoire pour rendre à Pierre Guillain Ier la place qui lui appartient.