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Page:Lance, Dictionnaire des architectes français, 1872, tome II.djvu/164

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DES ARCHITECTES FRANÇAIS

Le premier ouvrage connu de Pierre de Montreuil est le réfectoire de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés, à Paris, établi au nord du grand cloître, parallèlement à l’église, sur le terrain qu’occupe aujourd’hui une portion de la rue dite de

    architecte de la Sainte-Chapelle. Cependant il y a bien de l’apparence, car, d’une part, la Sainte-Chapelle a été fondée en 1245 ; de l’autre, Pierre de Montreuil est mort en 1266. Or, entre ces deux dates, celle de 1232 du Censier du Temple vient s’intercaler à merveille. Donc, quoiqu’il n’y ait pas de preuve mathématique à donner, je persiste à croire que le Pierre de Montreuil de la Sainte-Chapelle est bien le Pierre de Montreuil du Censier du Temple. Vous prendrez parti » Je ne suivrai pas sur ce point le conseil de M. Douet d’Arc, je ne me permettrai pas de trancher une question qui lui paraît douteuse et qui l’est en effet. Comment, d’ailleurs, établir que ce Mosteruel, possesseur d’une vigne a Charonne, est ou n’est pas autre qu’un contemporain de l’illustre artiste ? La preuve — est-elle nécessaire ? — qu’il a pu exister deux hommes du même nom à cette époque, c’est que dans un État des revenus du Parloir aux Bourgeois, date de 1292 — 20 ans après la mort de l’architecte — on trouve cette mention : « Mestre Pierre de Monstereil, por IIII arpens de terre et III carriers et I tercet en Polgni, XXX deniers obole. » Et plus loin : « Octo arpenta terre qae enerant les Chartreux) a magistro Petro de Monsterolio. » Quant à ce dernier, on serait certes très porte à voir en lui le Pierre de « Monsterolio » qualifié de maistre, comme le « doctor latomorum » de l’épitaphe, mais la date (1292) s’y oppose absolument. Montereau et Montreuil dérivant tous deux du même mot latin monasteriolum, on s’explique donc jusqu’à un certain point la confusion faite de ces deux noms à propos du grand artiste qui nous occupe ; cependant, ne semble-t-il pas que, pour exprimer Montereau, le rédacteur de l’épitaphe latine eût, de préférence à musterolo, employé l’une de ces appellations : Monasteriolum, monasteriolum ad Icaunam, monsterolium in fine Yonæ, monsteriolum super fuvium Yonæ, lesquelles appellations étaient employée, au moyen âge, pour designer l’ancienne Condate des Senones. Au surplus, il me paraît bien inutile d’aller demander la solution du problème à d’anciens textes dont l’orthographe est si peu sûre, quand cette solution est toute trouvée dans