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DICTIONNAIRE
épitaphe, publiée par D. Bouillard dans son Hist. de l’abb. Saint-Germain-des-Prés :
FLOS PLENUS MORUM, VIVENS DOCTOR LATOMORUM,
MUSTEROLO NATUS, JACET HIC PETRUS TUMULATUS ;
QUEM REX CŒLORUM PERDUCAT IN ALTA POLORUM ;
CHRISTO MILLENO, BIS CENTENO, DUODENO
CUM QUINQUAGENO QUARTO DECESSIT IN ANNO.
Sur la pierre tumulaire de sa femme était gravée l’inscription suivante :
ICI GIST ANNÈS, FAMME JADIS FEU MESTRE PIERRE DE MONTEREUL.
PRIEZ DIEU POUR L’ÂME D’ELLE[1].
PRIEZ DIEU POUR L’ÂME D’ELLE[1].
- ↑ Est-ce Montereau, est-ce Montreuil qu’il faut appeler l’architecte de la Sainte-Chapelle ? Les avis se sont partagés sur cette question ; mais évidemment le dernier de ces noms doit prévaloir sur celui que la tradition a consacré. L’abbé Lebeuf, le premier, éleva des doutes à ce sujet : le mot Montereul de l’épitaphe d’Agnès le fait pencher pour le village de Montreuil, près Paris, appelé aujourd’hui Montreuil-aux-Pêches. M. Douet d’Arc, dans une intéressante étude sur les sceaux de la Sainte-Chapelle (Rev. archéol., année 1847), avait été plus affirmatif que le docte historien du diocèse de Paris : « Il était de Montreuil, près Vincenncs, dit-il en parlant de l’illustre architecte, et possédait une vigne à Charonne, en 1252, comme on le voit dans un registre intitulé : Ce sont les cens des vignes de Charonne, à l’article suivant : « Pierres de Mosteruel, 3 deniers par an de fons de sa vigne, à rendre aux octièves de la S. Denis. » (Archiv. nationales, carton côté M. 75.) Mais M. Douet d’Arc revient aujourd’hui sur ces conclusions qu’il trouve un peu trop forcées. Ayant consulté à ce sujet mon savant et obligeant collègue du Comité des Travaux historiques, voici ce qu’il me répondit à la date du 10 janvier 1870 : « …J’ai été trop explicite en appliquant à notre architecte le passage en question d’un censier du Temple… Cela prouve bien qu’en 1222 existait un Pierre de Montreuil, sans doute de Montreuil-sous-Vincennes, puisqu’il possédait une vigne à Charonne, mais cela ne prouve pas d’une manière absolue qu’il soit le même que le fameux