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DICTIONNAIRE

l’église Saint-Pierre, de Dijon, et restaura, vers la même époque, l’église Notre-Dame, de Châlons-sur-Marne, dont il a rétabli l’une des flèches en charpente. On lui doit aussi la restauration de l’église de Saint-Aignan (Loir-et-Cher), et la construction de l’église de Belleville (Paris) ; le dôme élevé en dépôt d’archives (pendant la Révolution), Alexandre Lenoir fut chargé d’enlever le jubé, les escaliers, toutes les boiseries, autels, statues, etc., lesquels furent transportés au musée des Augustins. Sur les douze statues d’apôtres, dix seulement se retrouvèrent lors du démembrement de ce musée. Mgr de Forbin-Janson, évêque de Nancy et propriétaire de la communauté du Calvaire, avait obtenu l’autorisation d’enlever quatre de ces statues d’apôtres pour les placer dans la chapelle du Calvaire, où elles restèrent jusqu’en 1830. Mais à cette époque les émeutiers se ruèrent sur cet etablissement religieux, décapitèrent les statues et saccagèrent toute la maison. Un domestique, craignant de voir revenir les assaillants, fit enterrer ces statues mutilées ; quant aux têtes, elles disparurent… Lorsqu’on fit les travaux du fort, ajoute Lassus, j’écrivis au colonel Héquet, qui commandait alors les troupes du Mont-Valérien, pour lui demander l’autorisation de faire quelques recherches. Cet officier supérieur était un artiste distingué : il s’intéressa à la chose, et les quatre statues furent retrouvées, mais toujours sans leurs têtes. Je fus moi-même constater le fait, et, sur une indication assez vague, j’entrai dans le jardin d’une pauvre vieille, et j’y trouvai les quatre têtes superposées deux à deux, formant une sorte d’édicule devant lequel cette brave femme allait s’agenouiller et prier. Elle avait sauvé ces débris en les enlevant dans son tablier… Une des plus belles statues, la première à gauche en entrant dans la Sainte-Chapelle, avait été transportée d’abord, dit-on, dans le parc de Sceaux, sous le nom de Mercure, ce qui paraît assez singulier ; nous l’avons retrouvée plus tard dans l’église de Créteil, où elle passait pour un Saint-Jean, aussi devait-on bientôt lui couper la barbe, afin qu’elle fût plus conforme à la tradition… Des fragments du jubé ont été retrouvés à l’École des Beaux-Arts, ainsi que l’un des petits escaliers, lequel conduisait à un petit atelier qu’avait là autrefois M. Debret. Enfin d’autres fragments de culs-de-lampes et de dais furent retrouvés dans les magasins de l’église abbatiale de Saint-Denis… »