Suchet, Soult et plusieurs autres ; les fontaines Molière, Louvois et Saint-Sulpice ; un grand nombre d’hôtels dans les faubourgs Saint-Germain et Saint-Honoré, notamment l’hôtel Pontalba. Mais la plus grande œuvre à laquelle le nom de Visconti restera attachée est l’achèvement du Louvre, dont il a donné le plan général. La première pierre de cet immense travail fut posée à la fin du mois de juillet 1852, et en 1853 toutes les parties du monument étaient sorties de terre. Nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1831 et officier vers 1846, Visconti fut élu, en 1854, membre de l’Académie des beaux-arts et président de la Société centrale des architectes ; il devint la même année architecte de l’Empereur. Visconti mourut subitement à Paris le 27 décembre 1853[1]. (Rens. part.)
- ↑ J’ai trop connu Visconti pour n’avoir pas à ajouter quelques mots, pour mon compte, à cette notice dénuée de toute appréciation de l’homme et de l’artiste. On a d’ailleurs dit trop de bien et trop de mal de lui pour que je ne sois pas tenté d’en dire à mon tour ce qui me semble être la vérité. — Comme homme, Visconti avait un peu les qualités et les défauts de ses compatriotes : doué d’une physionomie intelligente et douce, qui appelait la sympathie, il avait, dans ses façons d’être, une sorte de cordialité aimable, caressante et communicative, plus italienne peut-être que française, qui manquait rarement son effet. Il possédait, en outre, je dois le dire, cette circonspection native qui ménage toujours, au besoin, une échappatoire aux intentions secrètes de celui qui exprime sa pensée. On le voit donc, Visconti était armé de pied en cap pour livrer la bataille de la vie, surtout contre nous autres Français, dont la renommée diplomatique ne tient pas le premier rang dans le monde. Il sut profiter de ces avantages naturels, il en tira tout le parti possible, mais avec une si grande adresse, avec tant et de si habiles ménagements, qu’il serait impossible de taxer sévèrement ici ce qui n’était peut-être chez lui qu’un art merveilleux de se servir des hommes. Tout cela fut une grande force pour lui et on ne peut méconnaître que cette force fut pour beaucoup dans son succès. Je dois