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DICTIONNAIRE
VITAL (Bertrand). En 1427, le tonnerre ayant détruit en partie la flèche du campanile de l’église Notre-Dame- [1]
- ↑ ajouter toutefois que l’homme, par sa nature, était bienveillant, serviable même, et que les relations qu’on avait avec lui étaient faciles et agréables. Comme artiste, il a été très-contesté et je me l’explique en ce qu’il n’a pu être et n’a pas été dans la véritable acception du mot un architecte : or, c’est toujours à ce seul point de vue qu’il a été jugé. Il était incontestablement bien doué pour les arts, en général, mais sans posséder toutes les facultés qu’exige la pratique de l’architecture. Son éducation, d’ailleurs, n’aurait pu faire naître en lui ce qui lui manquait. Élevé à l’école de Percier, il négligea toujours, comme la plupart des élèves de ce grand dessinateur, le côté essentiel de l’architecture : la construction proprement dite. Sans souci des conditions matérielles de l’art de bâtir, il ne cultiva l’architecture qu’au point de vue décoratif, abandonnant dédaigneusement à l’ouvrier la réalisation pratique des conceptions de l’artiste, comme s’il était raisonnablement possible de scinder une question dont les termes sont si étroitement unis. Mais ce défaut ne fut pas personnel à Visconti, c’est celui de son temps et de son école. Il n’était pas, d’ailleurs, dans sa nature de procéder autrement ; Visconti était né décorateur, et c’est tout. Eût-il eu pour maître un constructeur, qu’assurément il se fût montré rebelle à ses leçons. Il n’avait ni la patience ni l’application qu’exige l’étude scientifique de l’architecture ; c’était un improvisateur au talent prime-sautier, crayonnant avec facilité, exprimant rapidement par un croquis et souvent avec charme sa première pensée ; mais, je le répète, il était dépourvu, comme artiste, de ce précieux sentiment qui porte à chercher le mieux quand on a trouvé le bien. Loin d’aspirer à la perfection, il se contentait de l’à-peu-près, ainsi que le prouvent d’ailleurs la plupart de ses œuvres, Une autre force avait été donnée à Visconti : son nom historique, illustré à nouveau par son père, le savantissime archéologue. Mais ce grand nom, qui l’a mené à la fortune, a certainement nui à son talent. En effet, ce fils d’un des légataires de Napoléon Ier s’étant vite constitué une riche et nombreuse clientèle parmi la noblesse de l’Empire, les soins qu’il eut à donner aux affaires lucratives lui firent abandonner trop tôt ses études et ne lui laissèrent plus le temps de travailler