qui formait un des angles de la rue de la Chaussée-d’Antin et
de la rue Saint-Lazare, et fut habitée plus tard par le cardinal
Fesch (il a été récemment démoli) ; les hôtels d’Espinchal, de
Tabari et de Jarnac, rucdu Faubourg-Poissonnière, en face les
Menus-Piaisirs ; l’hôtel d’Uzès, rue Montmartre, près le boulevard,
devenu plus tard la propriété de la famille Delessert ;
la maison de Condorcet, sise rue Chantereine, laquelle, après
avoir appartenu à Julie Carreau, femme de Talma, devint la
propriété du général Bonaparte, et où fut préparé le coup
d’État du 18 brumaire (cet hôtel, après avoir appartenu à
la veuve du général Lefebvre-Desnouettes, a été démoli en
1860) ; l’hôtel de Valentinois, rue Saint-Lazare ; la maison de
Mlle Guimard, rue de la Chaussée-d’Antin[1] ; l’hôtel de Mont-
- ↑ Cet hôtel représentait le temple de Terpsichore. Sa porte était décorée de quatre colonnes au-dessus desquelles s’élevait un groupe représentant Terpsichore couronnée par Apollon. Derrière ces colonnes un cul-de-four de vingt-deux pieds de développement était occupé dans toute sa surface par un bas-relief représentant le triomphe de la Muse, c’est-à-dire de la maîtresse du logis. À l’intérieur se trouvait une petite salle de spectacle. Cette charmante habitation existait encore en 1844 ; à cette époque elle fut déshonorée par les rayons et les comptoirs des magasins de nouveautés de la Chaussée-d’Antin, mais ses gros murs ne tombèrent que lors des expropriations nécessitées pour la construction du nouvel Opéra. Après la ruine du
grande bouche qui s’ouvre pour ne rien dire. » En 1788 cet hôtel était habité par le comte Pons de Saint-Maurice, lieutenant-général. Pendant la Révolution on y donna des fêtes ; c’est là qu’eurent lieu, après la Terreur, les fameux bals des victimes, ainsi nommés parce qu’on n’y était admis qu’à la condition de justifier d’un père, d’une mère ou de tout autre proche parent mort sur l’échafaud révolutionnaire. Sous le premier empire l’hôtel Thélusson fut habité par Murat. Plus tard Napoléon le donnai la Russie pour loger son ambassadeur. Dans les premiers mois de la Restauration un traiteur du Palais-Royal, nommé Berchut, l’acheta et le fit démolir. La rue Laffitte a été prolongée sur son emplacement.