Il était déjà architecte du roi en 1618[1], et recevait à ce titre, cette année-là, 1,200 livres pour sa pension[2]. (Bibl. imp., mss. Colbert.) En 1620 il fut envoyé à Rouen avec Salomon de Caus, à l’occasion de la reconstruction du pont de cette ville. Ces deux artistes avaient pour mission de « veoir et visiter le lieu où le dit pont se pourroit le plus commodément construire et en dresser proces-verbal ». (Rev. des Soc. sav., 3e série, t. II.) Il fut chargé, en 1624, de l’agrandissement du Louvre. On sait qu’il n’existait alors du Louvre de François Ier et de ses successeurs que les deux corps de logis, œuvre de Pierre Lescot, formant au sud-ouest le quart de la cour actuelle. Lemercier entreprit de continuer les bâtiments en doublant leur longueur ; il éleva l’aile occidentale et, à la suite, la moitié de l’aile septentrionale, ainsi que le pavillon central dit de l’Horloge. En 1627 il reconstruisit, pour Ruzé d’Effiat, le château de Silly (Seine-et-Oise). Il éleva, en 1629, pour le cardinal de Richelieu, le palais appelé d’abord du nom
- ↑ Il passa plusieurs années de sa jeunesse en Italie. Quatremère de Quincy dit qu’on a de lui deux estampes datées de Rome, l’une de 1607, représentant l’église St-Jean des Florentins, l’autre de 1620, où se trouve reproduit le catafalque de Henri III, dont il avait donné les dessins. À ce compte Lemercier aurait séjourné au moins treize ans en Italie, à moins qu’il n’y ait fait plusieurs voyages. Mais Quatremère a dû se tromper, car en la même année 1620 Lemercier se rendit de Paris au Havre pourinspcctcr les travaux de l’église Notre-Dame, de cette ville. Sans doute il aurait pu se trouver à Rome, à Paris et au Havre dans la même année, mais il est difficile d’admettre qu’il ait abandonné sa charge d’architecte du roi pour aller à Rome graver une estampe. Évidemment cette date de 1620 a été mal lue par Quatremère, ou bien le Lemercier qui gravait à Rome en 1620 n’a rien de commun avec l’architecte du roi.
- ↑ En 1639, son traitement comme architecte du roi était de 3.000 liv. (Arch. nationales, Reg. des bâtiments du Roi.)