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Quand il fit jour, le roi s’en alla et il ordonna à ses aides lorsque ce jour-là ils verraient venir le marchand de mannequins de l’amener devant lui. Au terme fixé le pauvre diable alla partout pour vendre ses deux mannequins sans trouver personne qui voulut les acheter. Pressé par la faim et las de porter ce fardeau, il le déposa à midi devant la porte du palais, et s’arrêta pour se reposer. Aussitôt les hommes de garde s’emparèrent de lui et le menèrent devant le roi. Épouvanté de la majesté du lieu il se mit à trembler, et, quand un mandarin lui demanda (par ordre du roi) combien il voulait de ses mannequins, il hésita quelque temps et enfin en demanda trente sous.

Le roi les lui fit payer et, lorsqu’il fut sorti, raconta son histoire à l’assistance et prouva, par cet exemple, que les destins de l’homme sont écrits, et qu’aucune force humaine n’y peut rien changer.