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les parents de l’étudiant, qui demeuraient dans une maison voisine, ne connaissant pas le retour de leur fils, supposèrent que sa femme avait reçu quelque amant chez elle. Le lendemain matin, quand l’étudiant était déjà parti pour revenir à la cour, ils allèrent demander à la femme compte de sa conduite, et ne voulurent pas la croire quand elle leur dit que son mari était revenu.

Cependant le soir, quand il reparut de nouveau, ils furent bien obligés de croire à ce prodige et lui demandèrent comment il faisait. L’autre leur dit : « J’ai un cheval extrêmement rapide. À peine lui ai-je ordonné d’aller quelque part, qu’il y arrive. Maintenant, j’ai été reçu aux examens ; je vais revenir pour vous faire ma visite et traiter les gens de notre village.

Le père monta sur le cheval, alla à Pnom-Penh ( ?) et revint en un moment. La mère, à son tour, voulut le monter, mais elle avait mal choisi son moment. À son contact impur le cheval perdit sa vertu et resta immobile. Le nouveau docteur fut épouvanté de ce malheur. Il lui était en effet impossible, sans le secours de son cheval, d’arriver à la cour pour l’audience impériale. Il prit le soleil que lui avaient donné les démons et se mit en marche. Le jour resta toujours au même point pendant ce temps, et il put arriver avant que l’heure de l’audience fût passée. Il enleva alors son soleil, et la nuit se fit tout de suite.

Cependant, comme il était arrivé en retard, on l’envoya, pour le punir, dans un village hanté par les démons. Ces démons étaient malfaisants et tuaient tous les fonctionnaires que l’on envoyait dans le pays. Mais le nouveau docteur avait des mérites accumulés de manière à pouvoir terrifier les démons.

Les villages de son district lui portèrent leurs cadeaux de farine et de sucre, et le village des démons vint aussi ; mais le docteur ne reçut aucun cadeau, et quand les gens des villages s’en retournèrent chez eux, les fit suivre par des émissaires. La marche