Page:Landes - Contes et légendes annamites, 1886.djvu/267

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l’émouvoir et non pour autre chose. Maintenant je vous prie de me délivrer, je vous serai reconnaissant et je ne ferai plus aucun mal. »

L’étudiant lui dit : « Si tu dis la vérité, montre-moi le bambou où tu es pris, demain je le ferai détruire et tu pourras sortir. » Le revenant répondit : « C’est à gauche en sortant d’ici ; au bout de six ou sept rangées vous arriverez au point où je suis couché. » Pendant ce discours le revenant avait mené l’étudiant jusqu’à la grande porte ; il lui dit alors de lui lâcher la main pour qu’il lui montrât l’endroit, mais à peine l’étudiant eut-il desserré les doigts que le fantôme disparut, et l’on entendit un froissement dans les bambous comme lorsque l’on traîne des épines.

L’étudiant alla raconter de point en point au maître de la maison ce qu’il avait vu. L’on envoya couper ces bambous, et lorsqu’une éclaircie eut été pratiquée l’on vit un coq d’apparence étrange, le milieu du corps effilé et les deux extrémités renflées. L’étudiant ordonna de faire un feu et de brûler ses ossements afin qu’il put renaître à une vie nouvelle dans laquelle il se montrerait reconnaissant du bienfait reçu.

À partir de ce moment, grâce à l’étudiant, la maison redevint calme et florissante comme par le passé. L’on vit ainsi que la doctrine du Saint homme réprime les mauvais démons qui n’osent plus exercer leur malice. Le maître de la maison alla rendre grâces à l’étudiant. Celui-ci lui dit : « Sachez que c’est à la Sainte doctrine que vous devez d’avoir recouvré la paix. »