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Page:Landes - Contes et légendes annamites, 1886.djvu/320

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CXXVI

LA CHAUVE-SOURIS[1].



Le phung est le roi des oiseaux. Un jour qu’il fêtait l’anniversaire de sa naissance, tout le peuple des oiseaux vint lui apporter des présents. La seule chauve-souris s’abstint. Le phung la manda devant lui et lui demanda pourquoi elle ne lui avait pas porté de présents.

La chauve-souris dit : « J’ai quatre pieds, je suis un quadrupède. »

Quelque temps après ce fut la fête du ky làn, roi des quadrupèdes. Tous les quadrupèdes allèrent lui porter leurs présents, la seule chauve-souris ne vint pas. Le ky lân la fit comparaître et lui en demanda la raison. « J’ai des ailes, répondit-elle, je suis un oiseau. »

Ce conte est une raillerie à l’adresse des métis (de Chinois), qui sont de grands fourbes.



  1. C’est, sous une autre forme, la fable V du livre II de La Fontaine. M. Henri Regnier cite à l’appendice du tome I, (p. 441) de son édition un des Avadânas traduit par Stanislas Julien. Notre récit a évidemment été emprunté à ce recueil, mais l’application en a été changée et rendue toute locale.