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VIII

PARESSEUX.



Il y avait un grand paresseux qui voulut l’être plus encore. Il alla donc se mettre à l’école d’un maître en l’art de la paresse. Il entrait chez son maître à reculons. Le maître lui en demanda la raison, « C’est, lui répondit l’élève, que si vous n’êtes pas chez vous, je me trouve ainsi tout tourné pour sortir. » Quand ils allèrent se coucher, le maître lui dit de souffler la lampe qui se trouvait entre eux deux. « Faites-la-moi passer et je la soufflerai, répondit l’autre. » — « Ah ! tu es plus paresseux que notre patron lui-même, dit le maître ; tu n’a pas besoin de mes leçons. »



Un paresseux allait quitter les enfers pour s’incarner en un chat. « Je veux bien être chat, dit-il au roi des enfers, mais je demande à être un chat noir avec une tache blanche sur le nez. » — « Un chat est toujours un chat, dit le roi ; pourquoi veux-tu être fait de la sorte ? » — « C’est, dit l’autre, que lorsque je serai couché, les souris prendront cette tache blanche pour des grains de riz, et je n’aurai pas besoin de me déranger. »