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mais nul n’a plus l’audace de frapper sur la cloche ou sur la cymbale[1].



  1. Un certain Ngû eut le même sort pour avoir irrévérencieusement parlé de deux autres rochers, dont l’un de forme phallique, qui se trouvent dans la même montagne.
    Pétrifié ne rend peut-être pas très exactement Chét cuong (littéralement : mort dur). Il semble que dans cet état l’on conserve non seulement les apparences de la vie (puisque les bûcherons s’adressèrent à Dinh et lui posèrent des questions), mais même une certaine sensibilité. Il y a quelques mois on contait le fait suivant qui se serait passé dans les environs de Cân gioc. Un mauvais sujet du pays avait un coq de combat auquel il tenait beaucoup. Pendant qu’il était absent, ce coq cassa quelque chose dans la maison, et la femme du propriétaire lui jeta une bûche si malheureusement qu’elle l’assomma. Craignant d’être maltraitée par son mari, elle pria sa belle-mère de prendre la faute sur elle. Quand le maître du coq rentra, sa mère lui raconta ce qui était convenu, l’autre se mit en fureur et la menaça de la tuer. La vieille se sauva, et le fils voyant qu’il ne pouvait l’atteindre lui lança sa hachette. À ce moment il devint immobile, le bras étendu, et resta ainsi plusieurs jours sans pouvoir faire un mouvement, mais conservant l’usage de la parole et se plaignant de vives douleurs aussitôt que quelqu’un voulait approcher. (Troi trông ! (Que) le ciel te plante ! (comme un arbre) ; te pétrifie ! est une formule de malédiction).