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malade. Quelquefois il se mettait à rire comme un fou. Aucun remède ne pouvait le guérir.

Sa mère dit au roi : « Notre fils est malade et aucun remède ne lui rend la santé, il faut qu’il ait été ensorcelé. Allons chercher des amulettes des huit Kim cang, peut-être sera-t-il guéri par elles. » On lui fit donc boire des amulettes des huit turong, et au bout de trois jours il fut guéri. Il dit alors au roi : « Il y a au défilé de Déo ngang une jeune fille très belle, je pense que c’est un démon incarné pour faire du mal ; je lui ai dit des galanteries, et il m’a rendu malade. » Le roi demanda à ses mandarins s’il en était ainsi ; ils répondirent que oui. — « Il faut donc, dit-il, aller implorer le secours des huit Kim cang Phât[1]pour la combattre, sans cela ce démon serait difficile à vaincre pour nous. » Les huit Bouddhas lurent transportés à la capitale, et le roi leur fit sa prière. Ils soulevèrent alors un orage pendant lequel ils combattirent la princesse Lieu. La terre et le ciel tremblèrent pendant trois jours au Dèo ngang, mais enfin ils la saisirent et l’amenèrent au roi. Celui-ci lui demanda pourquoi elle causait tous ces maux, ce Je suis, répondit-elle, une fille du ciel ; j’ai été exilée et envoyée au Dèo ngang pour y commander. Voyant les hommes adonnés à la débauche j’ai résolu de les punir. » Le roi lui dit : « Je vous donne trois chapelets de grains d’or afin que cessant de tourmenter les hommes, vous entriez en religion et suiviez la loi bouddhique. » Le roi décerna aux huit Kim cang Phât le titre de : génies du degré suprême.


II


Dans la province de Ninh binh se trouve la montagne de Than phii qui est Iraverséc par un large chemin portant le nom

  1. Le Kim cang ho tac est Vadjrapani ou Indra, considéré comme protecteur du Bouddhisme. « Il est quelquefois identifié avec Mandjuri. Des formules