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Analogie purement extérieure du reste. Le motif de Brahms n’a ni l’éclat, ni l’ardeur passionnée de celui de Beethoven : il sonne creux. Remarquons ici une première fois la difficulté qu’éprouve Brahms à trouver les premiers thèmes de ses mouvements vifs, les thèmes rythmiques, les thèmes masculins. Il fait effort pour être grand, emporté, fougueux. L’effort se sent presque toujours. Il lui arrive de manquer le but, d’être pompeux et déclamatoire.

Brahms a plus de bonheur dans l’invention des seconds thèmes, des thèmes mélodiques, féminins, qui conviennent mieux à sa nature tendre. Là, il est dans son élément, tout près du lied populaire.

Et c’est pourquoi il réussira souvent les morceaux intermédiaires d’une sonate beaucoup mieux que le morceau initial et que le final. Un andante se passe facilement de thèmes rythmiques, et à la fougue endiablée des Scherzos beethovéniens, Brahms substituera fréquemment