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Ce qui fait la perfection de ce recueil, c’est que Brahms n’y a point cherché à forcer sa nature. Il est resté exactement dans les limites de son inspiration la plus spontanée. Du calme, des rêves, de la tendresse, quelques mouvements passionnés sans force suffisante pour se maintenir longtemps. Peu de volonté, peu d’action. Pas de grands cris, ni de grands gestes. Tout est discret, réservé, et s’exprime en musique par les teintes effacées et souvent par les tons mineurs.

Nous ne pouvons abandonner le domaine des œuvres de Brahms pour le piano sans dire un mot des Danses hongroises qu’il arrangea pour le piano a quatre mains et qui contribuèrent tant à répandre sa réputation. Le premier cahier date de 1869 et le second, — que Hans de Bülow préférait de beaucoup au premier, — de 1880. L’Allgemeine Musikzeitung donna en 1874 les titres des originaux et les noms des auteurs pour les danses du premier recueil. Mais, pour la foule, le nom seul de Brahms est resté attaché à l’œuvre[1]. Son « arrangement » est du reste

  1. L’édition n’a jamais porté aucune mention qui indiquât nettement que Brahms ne fut pas le véritable auteur des Danses.