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Page:Landormy - Brahms.djvu/94

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il nous semble que Brahms n’a pas su conduire ses modulations de telle sorte qu’au dernier retour du thème principal dans la tonalité du début nous ayons l’impression de quelque chose de désiré, d’attendu. Le compositeur s’est maintenu dans un voisinage trop immédiat du ton de sol majeur. Ce reproche sur lequel nous insistons un peu longuement à propos de la première sonate pour violon, Brahms le mérite assez souvent et c’est encore une des raisons qui font la grande monotonie de quelques-uns de ses ouvrages. Nous n’y reviendrons plus.

Oublions ces critiques : car lorsqu’il s’agit de la première sonate de violon, la valeur exceptionnelle de l’inspiration emporte tout, et les défauts de forme, s’il y en a, n’apparaissent guère.

L’ Adagio débute par cette grande phrase en mi bémol à 2/4 dont nous avons cité plus haut la première mesure. C’est du plus pur Brahms. Elle donne comme un souvenir des voix du cor dans la forêt, — ces voix qui ont été une véritable obsession pour les musiciens romantiques d’Allemagne, et pour Brahms en particulier. — Elle est langoureusement soulevée de sanglots syncopés, effet cher à Brahms. Et elle s’accompagne d’arpèges dans le grave du piano : encore