Page:Landrieux - L Islam, Lethielleux, 1913.djvu/106

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se perdre dans le désert de la libre-pensée.

Ce travail de désagrégation est commencé ; il s’accentue tous les jours. Les déchets sont considérables, dans la jeunesse surtout.

« La plupart de nos jeunes gens, me disait avec tristesse un Musulman fort sensé, ne vont plus à la Mosquée ; ils ont perdu la foi. Moi, je suis un croyant et je trouve la paix de ma conscience dans la pratique de ma religion. Mais, il est bien évident que si la France importe, dans nos universités, son rationalisme, mon fils sera libre-penseur ».

L’école laïque fait des ravages là-bas, comme chez nous. Poussées par ce besoin d’instruction qui les travaille, les générations nouvelles, après avoir boudé quelque temps, sont allées boire à cette citerne empoisonnée, parce qu’elles n’avaient rien d’autre sous la main.

La question religieuse les préoccupe plus qu’ils ne veulent le laisser paraître. L’appréhension qu’ils ont d’en parler cède parfois à la curiosité qui s’éveille en eux.