Page:Landrieux - L Islam, Lethielleux, 1913.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

missionnaires à l’œuvre. Ils m’ont dit leurs difficultés, leurs épreuves et aussi leurs espérances, leur plan de campagne et leurs travaux d’approche : comment ils procèdent et sur quoi ils s’appuient. Ils m’ont confié les souffrances de cet apostolat complexe à l’excès et délicat comme pas un ; les lassitudes de l’effort quotidien qui semble n’aboutir à rien, des appels forcément discrets qui se perdent sans écho dans les profondeurs obscures de ces âmes murées, des semailles patientes aux si lointaines échéances.

Et j’en ai rapporté l’impression qu’à la longue, tous ces champs immenses desséchés par l’Islam, toutes ces terres désolées, plus ingrates que le désert, finiraient par se laisser vaincre et qu’elles donneraient enfin leur fruit.

Car il est dans les plans de la Providence que les précurseurs tracent les chemins « à Celui qui doit venir » et qui n’exclut personne.

On ne peut désespérer indéfiniment de ce prodigue sournois et butté, pour qui tant de sacrifices déjà ont été faits. Il commence à sentir sa