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misère. Il regarde autour de lui. Las et dégoûté de boire une eau saumâtre à l’outre racornie de Mahomet, il viendra à son tour puiser, lui aussi, aux sources vives que le Christ a fait jaillir pour la vie éternelle.

Assurément tous les cadrans de l’Islam ne marquent pas la même heure.

Le Caire, Alger, Tunis avancent sur Damas. Le M’zab retarde sur la Kabylie.

A Damas, rien ne bouge. A Tunis, au Caire, il semble que le blé lève, avec l’ivraie du rationalisme qui l’étouffera peut-être. Mais, en Kabylie, il monte en épis, si bien qu’il y a déjà quelques belles gerbes dans le grenier du père de famille.

Le M’zab et la Kabylie sont les deux pôles opposés du monde musulman, l’extrême gauche et l’extrême droite de l’Islam, en Afrique.

Les Mozabites et les Kabyles ne sont pas des Arabes. Ce sont des Berbères, les autochtones, les gens du pays, les descendants dégénérés des