Page:Landrieux - L Islam, Lethielleux, 1913.djvu/38

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en effet pour ceux qui travaillent, n’est pas non plus ce que, de loin, il parait être. Il se réduit, en définitive, à une simple transposition des heures de repas, grâce aux deux ou trois festins dont les pénitents de Mahomet agrémentent, la nuit, leur abstinence légale.

Car, si l’abstinence doit être absolue, du lever au coucher du soleil, au point que les plus fervents, avec une rigidité d’observance puérile et pharisaïque, évitent d’avaler leur salive, il est loisible, et c’est d’usage universel, de faire joyeusement la noce depuis le soir jusqu’au matin. Les nuits de Rhamadan sont des nuits de fête. Les marchés regorgent. C’est le mois où l’on mange le plus. En sorte que, à bien prendre les choses, leur fameux Carême n’était, au temps de Mahomet, surtout en Orient, qu’une atténuation très sensible du Carême chrétien d’autrefois, qui durait six semaines, ne comportait qu’un seul repas, le soir, toujours maigre, et ne connaissait pas ces reprises nocturnes.