Page:Landrieux - L Islam, Lethielleux, 1913.djvu/50

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J’ai noté ce propos recueilli à Constantinople, de la bouche d’un turc très haut placé, homme intègre qui eut jadis un rôle important dans le Gouvernement et dont je tairai le nom : « Il est difficile, disait-il, d’être honnête en observant le Koran ».

Ils ont grand air et ils en imposent : voilà la vérité. Le pharisaïsme n’est pas mort : il s’est fait musulman.

On ne peut nier que cette belle façade ne dissimule de profondes misères et que ce monde-là ne soit pourri. Les conversations entre hommes, avant, après la prière, entre deux prières, sont des conversations de corps de garde. Les vices honteux sont fréquents et précoces, en pays musulmans.

Les croyants sont sincères, au moins dans le peuple, mais la religion, chez eux, ne s’identifie pas avec la vie morale : elle est superposée, elle

    forcé son beau-frère Saïd à divorcer pour lui prendre sa femme.