Page:Landrieux - L Islam, Lethielleux, 1913.djvu/78

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plus qu’un mannequin entre les mains de l’Europe.

C’est donc moins à son bon vouloir qu’à cette rivalité d’influences diplomatiques qui pesaient sur la politique de l’Islam, que l’Église devait, en Turquie, sa liberté.

L’Algérie est colonie française ; la Tunisie est sous le protectorat français, et la crainte salutaire des baïonnettes et des canons maintient le cimeterre des croyants au fourreau.

Le piquet patiente, mais on sent bien tout de même que le maillet s’impatiente, prêt à prendre sa revanche sur les Francs de Charles Martel et sur les petits-fils des Croisés.

Jusqu’à 1830, les Maures et les Sarrazins, les pirates des côtes barbaresques étaient la terreur de l’Europe méridionale. Les bagnes de Tunis et d’Alger regorgeaient de chrétiens captifs.

Les massacres de Patras et de Chio, en 1822, ceux de Damas, en 1860, ne sont pas oubliés : vingt fois ils ont failli se renouveler ; j’ai recueilli là-bas, au Liban, sur place, dans les Consulats, en 1908, des faits qui ne laissent