Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/258

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Böhm-Bawerk suppose, tout d’abord, qu’il n’y a qu’un marché ; que les capitaux sont tous employés productivement ; que dans les entreprises productives où on les engage ces capitaux servent exclusivement à payer de la main-d’œuvre ; que toutes les productions, enfin, sont également productives pour une durée égale du processus productif, en d’autres termes, que l’échelle des plus-values obtenues par l’allongement du processus productif est partout la même.

Les choses étant telles, il y a lieu de considérer, pour savoir comment se déterminera le taux de l’intérêt :

a) la quantité des capitaux disponibles (Böhm-Bawerk dit : le stock des subsistances ; les capitaux doivent en effet servir à entretenir les travailleurs pendant le temps qu’on attendra le produit) ;

b) le nombre des travailleurs ;

c) l’échelle des produits et des plus-values que l’on obtient lorsque varie la durée du processus productif. Il faut se rappeler en outre que tous les travailleurs doivent être occupés — pour obtenir d’être occupés, ils ont toujours un moyen à leur disposition, qui est de baisser leurs prétentions, et de se contenter d’un salaire moindre —, et que tous les capitaux doivent être employés. Et il faut encore noter que, le salaire variant, la durée du processus productif la plus avantageuse varie aussi.

Cette dernière assertion demande des explications. Elle est fondée sur cette prémisse que, la durée du processus productif s’allongeant, le produit de l’unité de travail s’accroît indéfiniment, encore qu’il s’accroisse de moins en moins. Si l’on admet la prémisse, alors il apparaîtra que celui qui dispose d’un certain capital, occupant un nombre d’ouvriers plus ou moins grand selon la période de production qu’il adopte,