Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/261

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annuel sera de 1.000 fl. pour 10.000 fl. de capital, soit 10 %.

On peut résumer cette théorie de Böhm-Bawerk de la manière suivante : l’intérêt du capital dépend du salaire ; et le salaire se règle en telle sorte que, les capitalistes adoptant — comme ils ne manquent pas de faire — la durée de production la plus avantageuse par rapport à lui, tous les travailleurs se trouvent occupés et tous les capitaux employés.

123. Telle est du moins la théorie de Böhm-Bawerk pour l’hypothèse simple qu’il examine en premier lieu. Voyons maintenant quelles modifications va apporter à cette théorie l’introduction des complications de la réalité ; je résumerai très brièvement ce que Böhm-Bawerk dit à ce sujet.

1° Le produit de la main-d’œuvre n’est pas partout le même, ni le salaire des ouvriers, — Mais ceci ne change pas grand’chose à la théorie, fait observer Böhm-Bawerk : car le rapport du produit de la main-d’œuvre et du salaire est à peu près constant ; d’où il résulte que les ouvriers qualifiés jouent à peu près le même rôle, sur le marché, que joueraient des ouvriers non qualifiés plus nombreux.

2° L’échelle des plus-values change avec les productions. Dès lors, les capitalistes cherchant les plus-values les plus fortes, l’égalité s’établira, d’une entreprise productive à l’autre, non pas entre les durées de production, mais entre les plus-values ; les périodes de production seront moins longues là où l’échelle des plus-values monte moins rapidement. — Mais d’après Bôhm-Bawerk il importe peu que la ligne séparant les périodes de production les plus avantageuses des périodes de production plus longues, et moins avantageuses, soit une ligne droite ou une ligne en zig-zag. Le taux de l’intérêt est tou-