Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/287

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tout engin et si l’on pêche avec la main. On a plus de fruits si l’on plante des arbres et qu’on les soigne que si l’on-se contente de cueillir les fruits qui viennent tout seuls. Et cela tient à ce que chaque « détour » auquel on se résout représente le recours à une force naturelle auxiliaire, laquelle aidera l’homme et lui permettra d’obtenir une production plus riche[1].

Les améliorations de la production que permet l’emploi du capital peuvent d’ailleurs se classer : il en est qui sont spéciales à certaines industries, ainsi le draînage dans la culture de la terre ; il en est qui sont générales, ainsi celles qui consistent à assurer dans de meilleures conditions la conduite ou le transport des forces et des matériaux, celles qui consistent à protéger les biens en voie de création ou déjà créés, etc. Or une telle classification, même sommaire et incomplète, fait comprendre que les améliorations que l’on peut introduire dans la production grâce au capital sont très nombreuses.

Veut-on se convaincre que de telles améliorations sont possibles partout ? On n’a qu’à considérer ceci : que la production capitalistique nécessitant la création et l’emploi de « biens intermédiaires », de moyens de production, on a toujours la possibilité de construire avec plus de soin ces instruments de production, et que cette construction plus soignée ne peut pas manquer d’accroître le produit[2].

Qu’on prenne bien garde que l’hypothèse où Böhm-Bawerk se place est celle d’une économie stationnaire : c’est qu’en effet il s’agit de montrer comment les variations du salaire, sans qu’aucun autre changement ait lieu, feront varier la durée des processus

  1. Einige Fragen, pp. 9-11 ; on trouvera là de nombreux renvois à la Positive Theorie.
  2. Einige Fragen, pp. 24-25.