Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/292

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donneraient-ils plus de produit que les placements qui ont été faits ? Combien de placements possibles y a-t-il, au total, qui représenteraient à la fois une durée de production plus longue et une quantité de produit plus grande que les placements opérés ? ceux-là seuls devraient entrer en compte dans la théorie de Böhm-Bawerk, puisque ceux-là seuls assurent ce mode de détermination de l’intérêt qu’expose Böhm-Bawerk, en permettant à la fois, sans qu’il soit créé d’autre capital que l’équivalent de l’amortissement des capitaux anciens — pour parler le langage de Böhm-Bawerk : sans qu’il soit créé de capital nouveau — d’allonger la durée de la production et d’accroître le produit. Böhm-Bawerk se donne vraiment trop beau jeu en invoquant à l’appui de sa thèse non seulement ces placements-là — qui sont peut-être en nombre restreint —, mais tous les placements lucratifs possibles.

138. Et je n’ai pas encore assez fait de restrictions sur la valeur de l’argument de Böhm-Bawerk. J’ai concédé que Böhm-Bawerk avait raison dès lors que pour remplacer des processus capitalistiques on avait d’autres processus d’une durée plus longue et donnant, à dépense égale, plus de produit. Or cela ne suffit pas pour que nécessairement, les salaires haussant, les capitalistes aient avantage à substituer les processus plus longs aux processus plus courts.

Soit un capital K. Le salaire étant a, le capitaliste a avantage à adopter une production où la durée de l’attente est M ; chaque travailleur qu’il emploie produit dans une année A ; le gain du capitaliste, par travailleur employé et par an, est , le nombre K : des ouvriers employés est et le gain total annuel du capitaliste est . Que le salaire vienne