Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/314

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différentes de celles où nous nous étions arrêtés tout d’abord ?

Mais le raisonnement que je viens d’indiquer au sujet des États n’est pas juste. Un État est amené par des besoins imprévus et soudains à emprunter : il absorbe par là une partie des capitaux disponibles. Que ferait-il donc s’il n’avait pas la possibilité d’emprunter ? Il demanderait aux particuliers de fournir, non pas à titre de prêt, mais à titre de contribution, les sommes qui lui sont nécessaires : les particuliers, appauvris, économiseraient moins ; les capitaux disponibles seraient réduits, à peu de chose près, dans la même proportion qu’ils le sont par l’emprunt. Tout au plus pourrait-on dire que la levée d’une contribution n’est pas une opération aussi aisée qu’un emprunt, que par le moyen de la contribution on ne peut pas avoir d’un coup les sommes que l’emprunt est capable de donner, que la possibilité d’emprunter permet donc aux États de satisfaire des besoins qui sans cela ne seraient pas satisfaits, les pousse à se croire et à se créer des besoins qui sans cela n’existeraient pas, ou seraient moins vifs.

Il y a donc lieu de maintenir la conclusion déjà formulée tantôt : si l’on estime à M la quantité des capitaux qui, du fait de la variation des besoins, peuvent être avancés même sans intérêts, il faudra estimer à M’, plus grand que M, mais point de beaucoup, la quantité des capitaux pour lesquels, du fait de cette même variation des besoins, il se trouverait des emprunteurs disposés à payer des intérêts.

148. Tels seront les effets de la variation des besoins, pour qui veut connaître les effets virtuels en même temps que les réels. Recherche-t-on les seuls effets réels ? Alors on arrivera à des résultats différents. La somme des capitaux que la variation des