Page:Landry, L’intérêt du capital, 1904.djvu/53

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1904 ; pour accroître la dépense de 1905, si du moins, faisant cette économie, le dernier besoin satisfait en 1905 demeure plus grand que le dernier besoin satisfait en 1904. On a avantage, d’une manière générale, à dépenser ses revenus dans ce moment où ils peuvent satisfaire les besoins les plus grands, et c’est pourquoi la répartition la meilleure de notre consommation dans le temps est celle qui fait égaux les derniers besoins satisfaits à chacun des moments, dans chacune des périodes de la durée.


Nous arrivons par là à une conclusion qui n’est pas sans importance pour la théorie de l’intérêt. C’est à savoir qu’il convient aux individus dont les besoins sont destinés à s’accroître d’économiser sur leurs ressources présentes : ils économiseront en telle sorte que leur consommation descende autant que possible, dans chacun des moments de la durée, à la même limite d’utilité. Et ainsi des sommes se trouveront disponibles pour la capitalisation qui n’exigeront pas, pour être capitalisées, d’intérêts, que du moins il sera indifférent en soi à leurs propriétaires de capitaliser. Encore les choses ne vont-elles de la sorte que parce que c’est de l’argent que l’on économise, et que l’argent n’est pas sujet à se détériorer avec le temps ; si les économies ne pouvaient consister qu’en de certains biens qui s’usent ou qui se gâtent à la longue, alors on verrait peut-être les capitalistes donner des intérêts à ceux qui leur emprunteraient leurs économies, engager celles-ci dans des placements où le produit brut serait inférieur aux avances.


21. L’accroissement qui a lieu parfois dans les besoins des individus est une première cause qui fait que des capitaux peuvent être avancés même sans