Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/164

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pas besoin à l’ordinaire, pour accomplir celle tâche, de connaissances spéciales. Il est arrivé d’ailleurs, dans certaines industries, que la division du travail a diminué, certaines machines ayant été inventées qui exécutent d’un seul coup plusieurs des opérations de la production.

82. Ses avantages et ses inconvénients[1]. — La division du travail réduit les frais de la production. Les raisons en ont été indiquées bien des fois : il suffira de les rappeler en quelques mots.

1° La division du travail augmente l’habileté du travailleur, lequel, accomplissant toujours la même tâche, arrive à l’accomplir avec une dextérité, une sûreté aussi grandes que possible.

2° La division du travail évite des pertes de temps. Le travailleur étant occupé d’une seule tâche, il ne perd que le temps qui lui est nécessaire pour se mettre en train chaque fois qu’il retourne à son travail. S’il devait sans cesse passer d’une tâche à une autre, ces mises en train se multiplieraient, sans parler du temps pris par les déplacements auxquels il serait souvent obligé.

3° La division du travail économise de l’outillage. Le travailleur qui ne fait qu’une besogne n’a besoin que d’un outil, d’une machine, ou d’une certaine catégorie d’outils. Si le même travailleur devait faire successive ment toutes les besognes de la production à laquelle il collabore, il faudrait mettre à la disposition de chaque ouvrier la collection complète des instruments de travail dont la production en question comporte l’emploi.

4° Pour ces tâches spéciales que la division du travail permet d’assigner à chaque travailleur, l’apprentissage, généralement, est relativement facile. L’entrepreneur recrutera donc plus aisément des salariés, et il pourra les payer moins cher.

5° Les tâches relativement simples que la division du travail sépare requièrent de la part des travailleurs à qui elles sont confiées des aptitudes

  1. Au sujet du tableau que nous allons donner des avantages de la division du travail, deux remarques doivent être formulées.

    1° Certains des avantages de la division du travail sont des avantages, en un sens, indirects. Quand la division du travail, par exemple, accroît l’habileté de l’ouvrier, elle offre cet avantage de permettre une réalisation meilleure de l’une de ces conditions subjectives de l’efficacité du travail dont il a été parlé dans l’article précédent.

    2° Parmi les avantages que nous allons reconnaître à la division du travail — entendue dans le sens étroit où nous voulons prendre cette expression —, il en est qui appartiennent également à telle ou telle autre sorte de division du travail — l’expression étant prise dans son sens le plus large — . On reconnaîtra sans peine quels sont ceux des avantages de la division du travail proprement dite qui appartiennent aussi, par exemple, à la spécialisation des entreprises, ou à la spécialisation professionnelle des travailleurs. Nous pouvons donc nous dispenser de parler ici de ces diverses choses, et de montrer comment chacune d’elles contribue à accroîtra l’efficacité du travail.