Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/347

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voyage pour son plaisir. Cet exemple, à la vérité, ne comporte que dans une certaine mesure l’interprétation qu’on en fait : il y a des gens qui voyagent pour se déplacer, pour faire du chemin ; à l’ordinaire cependant le touriste qui se met en route a un but, il désire voir les lieux vers lesquels il se dirige. Pour ce qui est, maintenant, des besoins accessoires que les transports satisfont, ils peuvent être de sortes diverses : il est des trans ports qui font parvenir les marchandises aux acheteurs ; il en est qui permettent aux producteurs de s’aboucher avec les clients et de conclure avec eux des affaires, etc.

180. Histoire des transports. — Jusqu’au XIXe siècle, les transports n’ont pas eu un bien grand développement. La circulation des marchandises, seule, avait quelque importance. Il en existait deux sortes distinctes.

1° Il y avait en premier lieu, un peu partout, une circulation de marchandises entre la campagne et la ville, servant à approvisionner celle-ci de ces denrées qui sont de consommation quotidienne et dont il se con somme de grandes quantités — les denrées alimentaires notamment — . Cette circulation était locale en général. Toutefois, quand il s’agissait de villes très peuplées, elle pouvait intéresser des régions étendues. On con fiait l’économie de l’empire romain, caractérisée par ce fait que les contrées les plus éloignées, l’Afrique, l’Égypte, etc., pourvoyaient à la subsistance du peuple de Rome. Il y avait dans cet empire, à travers de grandes distances, une circulation considérable de marchandises. C’est à tort au reste, comme nous l’avons vu, que certains historiens ont voulu comparer l’économie du monde romain, par rapport au point qui nous occupe, à l’économie contemporaine. Au temps de l’empire romain il n’y avait pas entre tous les pays ces échanges suivis qui font qu’aujourd’hui on peut parler d’une économie mondiale : il y avait seulement, vers une ville-monstre, cet afflux de marchandises qui toujours s’est produit vers les villes, et qui est la condition même de l’existence de celle-ci.

2° À côté de cette circulation qui amène aux villes les marchandises de consommation courante, on peut constater encore, avant le XIXe siècle, une autre circulation qui distribue de tous côtés des marchandises venues de loin. Cette deuxième circulation se fait surtout par la voie de mer ; tout au moins emprunte-t-elle le plus qu’elle peut la voie de mer : des bateaux amènent les produits exotiques dans les ports, et des ports ces produits rayonnent vers l’intérieur des terres. Mais ce n’étaient guère que des marchandises de luxe qui circulaient ainsi : étoffes de l’Orient, sucre, café, épices, cochenille, etc.

Dans le XIXe siècle, les transports devaient prendre une extension énorme. Ce grand événement est résulté principalement d’inventions techniques. Dans la technique des transports, trois choses sont à considérer :