Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/348

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la voie, le véhicule et le moteur. La deuxième de ces choses n’a pas été grandement perfectionnée, depuis le temps très éloigné où la roue a été inventée : la substitution, par exemple, du fer au bois dans la construction des navires ne représente pas un changement très notable. Mais pour ce qui est des voies, on a appris à construire des routes où les charrois peu vent circuler commodément ; et surtout on a créé la voie ferrée, dont la supériorité sur la route est mesurée par le fait que le cheval y peut tirer une charge de 16 à 17 fois plus lourde que celle qu’il tire sur la chaussée. D’autre part, des moteurs nouveaux, beaucoup plus économiques que les anciens, ont apparu : on n’avait jadis, pour transporter choses et gens, que la force musculaire des hommes et des bêtes, le vent et le courant des fleuves ; on a maintenant la machine à vapeur, l’électricité, les moteurs à pétrole, etc. Enfin rappelons que pour la transmission de l’expression de la pensée humaine, des procédés ont été inventés — la télégraphie, la téléphonie, etc. — qui ne ressemblent à rien de ce qu’on connaissait jadis.

Voici quelques indications relatives au développement que les transports ont pris dans l’époque récente. La circulation par le défilé du Saint-Gothard se serait accrue depuis le moyen âge jusqu’en 1831 dans la proportion de 1 à 3,2 ; depuis le moyen âge jusqu’en 1899, dans la proportion de 1 à 237,2. La valeur totale des importations et des exportations des États au rait été, en 1700, de 0, 65 milliard, en 1800, de 7,5 milliards, en 1850, de 21, 25, en 1870, de 56, 25, et en 1899, de 95. En France, il y a eu sur les chemins de fer, en 1903, un mouvement de marchandises de 16.650 millions de kilomètres-tonnes, et sur les fleuves et canaux, en 1904, un mouvement de 4.968 millions ; les transports sur les routes nationales étaient estimés en 1888 à 6.000 millions de kilomètres-tonnes. Les chemins de fer allemands transportaient, en 1868, 3.212 millions de personnes-kilomètres, 5.042 millions de tonnes-kilomètres ; en 1903, les chiffres correspondants sont 22.707, 1 millions et 37.127, 1 millions ; en 1898, les transports sur les voies navigables de l’Allemagne dépassaient 10 milliards de tonnes kilométriques.

Analysons les avantages que les moyens de transport d’aujourd’hui présentent par rapport à ceux d’autrefois : nous comprendrons par là cet accroissement des transports que nous venons de constater.

Le premier des avantages des transports modernes, c’est le bon marché.


Ces indications, pour la plupart, d’après Schmoller.


Pour 1904, les Aperçus statistiques internationaux donnent le chiffre 136, 5 milliards tableau 218).

Cf. Aperçus statistiques internationaux, tableau 245, Annuaire statistique de 1905, p. 43".

Les derniers chiffres d’après les Aperçus statistiques.