Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/363

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de marchandises, c’est-à-dire de ces biens matériels meubles qui ont par eux-mêmes une utilité, directe ou indirecte ;

2° le commerce des titres — appelés encore valeurs mobilières —, c’est-à-dire de certains biens qui sont seulement représentatifs de créances : titres de rente, actions, obligations de sociétés, etc. ;

3° le commerce des immeubles ;

4° le commerce des monnaies ;

5° le commerce des effets de commerce ; ceux-ci représentent encore des créances, comme les titres de rente et les obligations ; mais ils se différencient des titres de rente et des obligations par ce fait très important qu’ils n’ont qu’une courte existence.

Nous nous réservons de parler plus tard du commerce des monnaies et de celui des effets : ces commerces portent sur des biens qui sont essentielle ment des instruments d’échange et de crédit ; ils présentent des caractères et soulèvent des questions toutes spéciales. Le commerce des immeubles n’est point quelque chose d’assez important pour mériter qu’on s’en occupe particulièrement. Le commerce des titres se fait exclusivement dans les Bourses, et nous en parlerons un peu plus loin, quand nous aurons à étudier ces institutions. C’est donc le commerce des marchandises qu’il nous faut considérer ici.

Dans le commerce des marchandises, on distingue :

1° le commerce de gros et le commerce de détail ;

2° le grand commerce et le petit commerce.

Ces deux oppositions ne doivent pas être confondues. Ainsi les grands magasins appartiennent à la catégorie du grand commerce, et cependant ils ne vendent qu’au détail.

189. Son histoire. — L’histoire du commerce nous présente, plus peut-être que celle d’aucune autre branche de la production, le spectacle de transformations curieuses.

Le commerce, comme branche séparée de la production, ou môme associé à l’industrie du transport, est quelque chose de relativement récent ; du moins n’a-t-il pris que depuis peu un développement notable. Dans l’ancien temps, l’agriculteur allait lui-même vendre au marché ceux des produits de son exploitation qu’il ne consommait pas lui-même ; l’artisan livrait directement aux clients les articles qu’il avait fabriqués. Le commerce comme profession distincte n’existait guère que pour certains objets de luxe. Il y avait ainsi des colporteurs qui promenaient leur marchandise de localité en localité. Il y avait également, représentant le grand commerce, des marchands qui allaient chercher au delà des mers des denrées, des articles divers pour les vendre dans les ports ou pour les transporter par terre — soit isolément, soit groupés en des sortes de caravanes — jus qu’aux villes de l’intérieur.