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compte courant. Et par ce compte courant, la banque apparaît comme de venant la caissière et pour une grande partie la comptable de celui qui a recours à ses services.

2o L’émission des billets de banque. — Pour augmenter le capital dont elles peuvent disposer, c’est un moyen que les banques ont imaginé de bonne heure que celui qui consiste à émettre des billets. Ces billets sont parfois à terme ; on les appelle particulièrement billets de banque lorsqu’ils sont remboursables à vue. Garantis par tout l’avoir de l’établissement émetteur, les billets de banque circulent comme une monnaie. Aussi nous réservons-nous d’en reparler quand nous traiterons de la monnaie.

199. Opérations actives. — Indiquons, maintenant, les principales des opérations actives que font les banques.

1o L’escompte. — L’escompte est cette opération qui consiste à payer le montant d’un effet de commerce — lettre de change ou billet à ordre — avant l’échéance, moyennant une retenue qui représente l’intérêt de la somme payée pendant le temps qui s’écoulera jusqu’à l’échéance. L’escompte est pour les industriels, les commerçants qui le demandent un moyen commode de grossir leur fonds de roulement. Et c’est une opération très avantageuse pour le banquier : les effets escomptés étant toujours à court terme — à la Banque de France, le délai moyen pendant lequel ils restent en portefeuille n’atteint pas un mois —, l’opération de l’escompte fournit un emploi excellent pour les sommes que le banquier a en dépôt, et qui sont, elles aussi, exigibles à court terme, lorsqu’elles ne sont pas exigibles à vue. Ajoutons que les risques du banquier, dans cette opération, sont très faibles, en raison de la solidarité qui existe entre les signataires des effets présentés à l’escompte : à la Banque de France, notamment, les pertes résultant des effets impayés sont seulement de 2 centimes par 1.000 francs ; il est vrai que la Banque de France exige sur les effets qu’elle escompte, non pas 2 signatures comme les autres banques, mais 3, dont une se trouve être presque toujours une signature de banquier.

2o Avances diverses. — Les banques avancent quelquefois de l’argent à découvert, c’est-à-dire sans garantie aucune que celle que leur donnent l’honorabilité et la solvabilité de leur client. Mais elles avancent de l’argent sur tout sur des garanties effectives qui leur sont fournies. Ces garanties, au reste, peuvent être de sortes très diverses. Les banques font des avances sur titres. Elles font des avances sur dépôt de matières d’or et d’argent. Elles prêtent sur nantissement d’effets de commerce, etc[1]. Elles font parfois, enfin, des prêts hypothécaires.

200. Autres opérations. — Les banques reçoivent du crédit en

  1. Parmi les gages sur lesquels les banques prêtent, il faut citer les warrants dé-