Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/384

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tant qu’elles acceptent des dépôts et qu’elles font circuler des billets ; elles en donnent en tant qu’elles escomptent les effets et qu’elles consentent des avances. Et leur rôle d’intermédiaires apparaît quand on réunit ces deux sortes d’opérations. Il apparaît immédiatement, d’autre part, lorsqu’on voit les banques émettre des titres. Lorsque ces litres sont des rentes d’États ou des obligations industrielles, rien n’est plus clair. Les choses semblent différentes lorsqu’il s’agit d’une émission d’actions. Mais il faut bien voir que lorsqu’une société se constitue, c’est parce que des gens y sont intéressés, et que dans le fond, bien souvent, la constitution d’une société est une opération par laquelle un individu ou des individus se procurent du crédit. Un industriel cherche à fonder une société par actions qui se substituera à lui dans la propriété de son entreprise : ce peut être simple ment qu’il veut réaliser le capital engagé dans cette entreprise, ou reprendre la disposition d’une partie de ce capital ; mais ce sera à l’ordinaire parce qu’il veut agrandir l’entreprise, et que la constitution d’une société — où il possédera une grande partie des actions — lui a paru la meilleure méthode. Le concessionnaire d’une mine, le propriétaire d’un brevet cherchent à fonder des sociétés — dans lesquelles un apport plus ou moins important leur sera reconnu — , quelquefois pour faire argent de leur concession ou de leur brevet, souvent aussi parce qu’ils n’ont pas d’autre moyen, ou du moins de meilleur moyen pour exploiter cette concession ou ce brevet. Et quant aux augmentations de capital auxquelles des sociétés déjà existantes procèdent, leur analogie avec les emprunts est suffisamment claire : les sociétés qui veulent développer leurs affaires recourent à ces augmentations lorsque leurs affaires sont de telle sorte qu’elles ne peuvent offrir un gage suffisant à des obligataires.

Les conditions dans lesquelles les banques émettent des titres sont variables. Les banques peuvent, dans ces émissions, jouer le rôle de cour tiers, travaillant pour une commission ; elles peuvent aussi jouer un rôle pareil à celui des commerçants, c’est-à-dire acheter les titres à ceux qui les créent pour les revendre ensuite à leurs risques et périls. Et elles ont des façons multiples d’écouler les titres qu’elles se sont chargées, d’une manière ou de l’autre, de placer. Elles peuvent ouvrir une souscription. Elles peuvent vendre les titres à leurs guichets — dans ce cas, elles se serviront souvent de démarcheurs pour faire connaître ces titres à leurs clients elles déterminer à acheter—. Elles peuvent enfin, après avoir fait inscrire les titres à la Bourse, les vendre là, par paquets plus ou moins gros, en choisissant les circonstances les plus favorables — et en tâchant aussi.

    livrés par les magasins généraux ; une loi de 1898 a même créé des warrants agricoles, en France, au bénéfice des cultivateurs.