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3. Le fonctionnement des banques.

202. Classification des banques. — Nous avons indiqué les principales tout au moins des opérations auxquelles les banques se livrent. Si nous voulons considérer maintenant, non plus les opérations des banques dans leur diversité, mais le fonctionnement des banques, autrement dit si nous voulons entreprendre une élude synthétique, non plus analytique, nous pourrons chercher a établir pour les banques une classification. Il ne faut pas croire, en effet, que chaque banque pratique toutes ces opérations que nous avons énumérées. Et même deux banques qui font les mêmes opérations pourront être rangées dans deux catégories différentes, si l’une se consacre plutôt à telle sorte d’opérations, l’autre à telle autre : c’est ainsi que l’on parle souvent de banques de commerce et de banques d’affaires. Toutefois une classification des banques est difficile à établir. On ne peut guère constituer de catégories vraiment distinctes que pour ces banques auxquelles certaines opérations importantes — comme l’émission des billets — ont été réservées, et pour celles qui se cantonnent dans des opérations d’une nature spéciale — telles les banques hypothécaires —.

203. Les banques d’émission. — Les banques d’émission, dont il convient de parler en premier lieu, jouent tout d’abord, comme telles, un rôle particulier entre toutes les banques. Mais de cette (onction particulière qu’elles remplissent nous parlerons plus tard. Ici, nous ne voulons envisager les banques d’émission qu’en tant qu’elles pratiquent les opérations ordinaires des banques.

À cet égard, les banques d’émission peuvent paraître jouir, et elles jouissent en effet d’une certaine manière d’une situation privilégiée. Comme nous l’avons vu, les billets que les banques émettent sont pour celles-ci comme un capital supplémentaire qui leur permet d’étendre leurs affaires, et qui, à la différence du capital proprement dit, ne leur coûte rien. Mais ces billets, il faut considérer que les banques qui sont autorisées à les émettre ne pourraient pas, pour des raisons d’ordre économique, les émettre en quantité indéfinie. Ce n’est pas tout : les banques d’émission sont soumises par les lois à une réglementation qui restreint considérablement leur liberté d’action ; et par-dessus le marché, la part que les représentants des pouvoirs publics, en plusieurs pays, prennent


Voir Sayous, Les banques de dépôt, les banques de crédit, et les sociétés financières, 2e partie, Conant, Monnaie et banque, liv. V (trad. fr., t. IL, et Philippovich, Grundriss, 2’ vol., 2° partie, §§ 58-60.


Sur les banques d’émission, voir Schmoller, Grundriss, §§ 195-196 (trad. fr. , t. III), Philippovich, Grundriss, 1re partie, § 105, 7.