Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/598

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de capital et de travail, en faisant toujours de ces doses l’emploi le plus lucratif, et cela, jusqu’à ce que l’augmentation du rendement due à l’application du capital et du travail cesse d’être suffisante pour assurer la rémunération de ceux-ci. C’est la dose marginale de capital et de travail qui, en un certain sens, réglera la rente de chaque fonds. Mais cette formule demande à être bien comprise. La dose marginale de capital et de travail règle les rentes en ce sens que le prix des produits des fonds sera égal à la valeur d’usage de cette partie des produits en question qui aura été obtenue grâce à elle, et que les rentes des fonds résultent du prix que les produits de ceux-ci se vendront : mais la dose marginale de capital et de travail n’a pas une influence prépondérante, elle a tout juste la même influence que les autres : car les prix dépendent de la quantité des produits, et à déterminer cette quantité toutes les doses successives de capital et de travail concourent également, par les rendements respectifs qu’elles donnent.

Nous avons défini la dose marginale de capital et de travail en disant que c’est celle au delà de laquelle on ne doit pas aller, si l’on ne veut pas que le capital et le travail cessent d’être rémunérés suffisamment. Quand on considère des doses tant soit peu fortes, cette dose marginal ? n’est pas nécessairement celle qui donne le rendement le plus faible. Nous savons que les rendements des fonds vont toujours croissant dans une partie de leur courbe. Appelant donc a ce rendement de l’unité com plexe de capital et de travail qui est seulement rémunérateur, mettons que les doses successives de capital et de travail appliquées à un fonds donnent des rendements respectivement égaux , , , , , etc., les rendements suivants étant tous inférieurs à a. Dans ce cas, la dose marginale sera la 4e, qui n’est pas celle qui donne le rendement le plus faible. Et si le rendement de la 4e dose était , la dose marginale serait la 3e, c’est-à-dire celle qui donne le rendement le plus fort. Mais si l’on considère des doses suffisamment petites, alors il apparaîtra que la dose marginale ne produit que ce qu’il faut pour la rémunérer.

C’est la productivité marginale du capital et du travail employés sur les fonds, nous l’avons vu, qui règle la rente. On a soutenu plus d’une fois, par opposition à une vue qui fut longtemps classique, que la dose marginal ? de capital et de travail n’était pas nécessairement appliquée au fonds le plus pauvre, mais qu’il pouvait y avoir lieu d’aller la chercher tantôt sur un fonds, tantôt sur un autre. Celte façon de présenter les choses n’est pas beaucoup plus heureuse que celle à laquelle on l’oppose. Elle n’est admissible, du moins, qu’autant qu’on considère les doses quelque peu fortes. Mais si pour doser le capital et le travail de production nous pre-