Page:Landry, Manuel d’économique, 1908.djvu/614

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à cultiver ; et d’autre pari, un paysan ne se décide pas facilement à quitter son village pour aller travailler ailleurs, surtout s’il possède dans ce village une maison et quelque lopin auquel il est attaché, d’où il tire une partie de sa subsistance. Mais il est clair qu’une situation comme celle que nous venons de dire ne saurait guère se prolonger indéfiniment, et que l’émigration, à défaut d’autre chose, ne manquerait pas, au bout d’un certain temps, d’y porter remède. C’est donc bien, ainsi que nous l’indi quions, à des phénomènes transitoires que nous avons affaire ici. Et dans des cas’ pareils, on tiendra que c’est le -profit des fermiers qui se trouve momentanément changé.

On pourrait faire à propos du colonat partiaire des hypothèses sembla blés à celles que nous avons examinées à propos du fermage ; et l’on arriverait aux mêmes conclusions. La redevance du colon partiaire, si l’on considère la moyenne d’une série d’années, ne peut qu’être égale à ce qu’un fermier paierait en sa place. Ou s’il y a un écart entre les deux choses - parce que le contrat du colonat est moins souple de sa nature que celui du fermage, parce que dans l’établissement de ce contrat la coutume joue un certain rôle —, cet écart n’est pas tel qu’on ne puisse le négliger.

353. Leurs avantages et leurs inconvénients respectifs. — On a beaucoup discuté sur les avantages et les inconvénients que présentent respectivement, du point de vue de l’intérêt général, les trois régimes du faire valoir, du fermage et du colonat partiaire. C’est ici une question fort complexe, et qui ne saurait être tranchée d’une manière absolue en faveur de l’un ou de l’autre de ces régimes. Pour ce qui est tout d’abord du colonat partiaire, il est aisé de com prendre qu’il ne donnera de bons résultats que dans de certaines conditions Ce régime ne convient que pour ces exploitations dans lesquelles le rôle du capital se réduit à presque rien. Imaginons qu’on veuille l’adopw pour une exploitation qui exige l’emploi de capitaux importants. Si ce capitaux doivent être fournis soit par le propriétaire seul, soit par k colon celui qui les fournira n’aura avantage à les avancer qu’autant q« cette part qui lui reviendra sur le surplus de produit obtenu grâce à eus doit représenter l’intérêt de l’avance. Il faudrait donc que le proprielaiif et le colon participassent à l’avance capitalislique proportionnellement aux parts qu’ils doivent prélever sur les récolles : mais qui ne voit com bien de complications et de diflicultés pourront naître de cette participa tion ? Le régime du colonat partiaire ne fonctionnera bien que là ou il n’y aura besoin, pour faire donner à la terre son produit, que de travail. et même que de ce travail que le colon - aidé de sa famille - est en me sure de fournir. Il ne sera bon, en conséquence, que pour tes petite* ex ploitation : Et il ne sera bon, non plus, que pour certaines cultures : pour les cultures annuelles, tout d’abord, comme par exemple celle du