Page:Landry, Principes de morale rationnelle, 1906.djvu/58

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pour chaque cas qui se présente la décision que réclame le principe suprême préalablement adopté. Si bien que la « morale pratique » — si l’on veut se servir de l’expression courante — sera toujours, en même temps que relative, provisoire et imparfaite.

Voilà ce qu’on doit retenir de la doctrine de MM. Simmel, Durkheim et Lévy-Bruhl. Mais pour autant que ceux-ci ont pu vouloir s’élever, non plus contre les méthodes avec lesquelles on a traité jusqu’ici la « morale pratique », mais contre l’idée même d’une « morale théorique », nous ne saurions les suivre. Le problème moral existe, et ne peut être éludé ; ce problème exige tout d’abord, pour être résolu, que l’on détermine un principe auquel toute l’activité sera, d’une certaine façon, subordonnée. Et puisque le problème moral s’impose au philosophe, mieux vaut à coup sûr examiner la question à fond et s’efforcer d’arriver à une solution qui satisfasse la raison, que de se contenter — comme il arriverait autrement — d’un choix irréfléchi et arbitraire.