Page:Landry, Principes de morale rationnelle, 1906.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

II

Après avoir parlé de ces auteurs qui nient, ou qui, du moins, veulent écarter le problème moral, il nous faut arriver à ceux qui, ne niant aucunement l’existence du problème, se trompent proprement sur la nature de celui-ci.

La première erreur de cette sorte qu’il convienne de signaler est celle qui consiste à méconnaître le caractère humain — je ne trouve pas de meilleure expression — du problème moral. Cette erreur est celle des défenseurs de la morale théologique d’une part, et d’autre part de ceux qui veulent fonder la morale sur des thèses métaphysiques, j’entends sur des thèses relatives à des choses qui nous sont extérieures, ou sur des conceptions de la réalité spirituelle, des rapports de celle-ci avec les autres réalités, qui ne procèdent pas d’une manière immédiate et indubitable de l’observation intérieure.

La critique des morales théologiques a été trop souvent faite, et bien faite, pour qu’il y ait lieu de la développer ici à nouveau[1] ; quelques brèves observations suffiront.

Les morales théologiques assignent comme fin à

  1. Voir Pillon, La morale indépendante (Année philosophique, année 1867, Paris, Germer Baillière, 1868), Fouillée, Critique des systèmes de morale contemporains, II, 3, § 1 (4e éd., Paris, Alcan, 1899), Höffding, Morale, 2, etc.