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Page:Landry, Principes de morale rationnelle, 1906.djvu/7

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Un jour est venu cependant où, contrairement à mon attente, une systématisation s’est faite dans mes idées qui a déterminé dans mon esprit la conviction. Et je ne veux pas dire que la coordination systématique des idées garantisse la vérité d’une doctrine philosophique ; souvent cette coordination n’est obtenue que par l’élimination arbitraire de certaines des données du problème, par une simplification fautive de la réalité étudiée. Mais du moins la coordination systématique des idées est-elle une condition nécessaire à laquelle toute doctrine philosophique doit satisfaire, pour mériter son nom. Et dans l’espèce il me semblait que le système où j’étais parvenu ne laissait échapper aucun des éléments de la vérité.

L’exposition d’une doctrine philosophique présente de grandes difficultés.

Deux méthodes sont ici possibles.

La première consisterait à retracer la marche par laquelle l’auteur est arrivé à se constituer sa doctrine. Cette méthode, disons-le tout de suite, sera la plupart du temps impraticable. Avant d’arriver à se fixer, la pensée d’un philosophe, si ce-

    et sur La superstition des principes (Revue de métaphysique, janvier 1903) sont de tous mes travaux antérieurs ceux où l’utilitarisme est le plus nettement affirmé ; mais la justification de cet utilitarisme y demeure très sommaire et très imparfaite.